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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/266

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et monumens de l’amérique.

nèrent à leurs enfans. C’est à ces derniers que l’arracha un amateur éclairé des antiquités, le cardinal Borgia, lorsqu’on avoit déjà tenté de brûler quelques pages ou replis de la peau de cerf sur laquelle les peintures sont tracées. Rien n’indique l’antiquité de ce manuscrit, qui peut-être n’est qu’une copie aztèque d’un livre plus ancien : la grande fraîcheur des couleurs pourroit faire soupçonner que le Codex Borgianus, de même que celui du Vatican, ne remonte pas au delà du quatorze ou du quinzième siècle.

On ne peut fixer les yeux sur ces peintures, sans qu’il se présente à l’esprit une foule de questions intéressantes. Existoit-il à Mexico, du vivant de Cortez, des peintures hiéroglyphiques faites du temps de la dynastie toltèque, et par conséquent au septième siècle de notre ère ? N’avoit-on plus à cette époque que des copies du fameux livre divin, appelé teoamoxtli, rédigé à Tula, l’an 660, par l’astrologue Huematzin, et dans lequel on trouvoit l’histoire du ciel et de la terre, la cosmogonie, la description des constellations, la division du temps, les migrations des peuples, la mythologie et la morale ? Ce