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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/267

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vues des cordillères,

Pourâna mexicain, le teoamoxtli, dont le souvenir s’est conservé, à travers tant de siècles, dans les traditions aztèques, fut-il un de ceux que le fanatisme des moines fit brûler dans le Yucatan, et dont le père Acosta, plus instruit et plus éclairé que ses contemporains, déplora la perte ? Est-il certain que les Toltèques, ce peuple laborieux et entreprenant qui offre plusieurs traits de ressemblance avec les Tchouds[1] ou anciens habitans de la Sibérie, ont les premiers introduit la peinture ? ou bien les Cuitlaltèques et les Olmèques, qui habitoient le plateau d’Anahuac avant l’irruption des peuples d’Aztlan, et auxquels le savant Siguenza attribue la construction des pyramides de Téotihuacan, auroient-ils déjà consigné leurs annales et leur mythologie dans des recueils de peintures hiéroglyphiques ? Nous n’avons pas assez de données pour répondre à ces questions importantes ; car les ténèbres qui enveloppent l’origine des peuples mongols et tartares paroissent s’étendre sur toute l’histoire du nouveau continent.

  1. Voyages de Pallas (traduction de Paris), Tom. IV, p. 282.