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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/279

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vues des cordillères,

heureuses pour le peuple opprimé ; bientôt la vengeance donna lieu au second. Après la fondation de Ténochtitlan, un Aztèque parcourt le rivage du lac, pour tuer quelque animal qu’il puisse offrir au dieu Mexitli ; il rencontre un habitant de Colhuacan, appelé Xomimitl. Irrité contre ses anciens maîtres, l’Aztèque attaque le Colhuc corps à corps : Xomimitl, vaincu, est conduit à la nouvelle ville ; il expire sur la pierre fatale placée au pied de l’idole.

Les circonstances du troisième sacrifice sont plus tragiques encore. La paix s’est rétablie en apparence entre les Aztèques et les habitans de Colhuacan ; cependant les prêtres de Mexitli ne peuvent contenir leur haine contre un peuple voisin, qui les a fait gémir dans l’esclavage : ils méditent une vengeance atroce ; ils engagent le roi de Colhuacan à leur confier sa fille unique pour être élevée dans le temple de Mexitli, et pour y être, après sa mort, adorée comme la mère de ce dieu protecteur des Aztèques ; ils ajoutent que c’est l’idole même qui déclare sa volonté par leur bouche. Le roi crédule accompagne sa fille ; il l’introduit dans l’enceinte téné-