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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/292

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et monumens de l’amérique.

appelée Ixcuina ou Tlazolteucihua[1], sont extrêmement rares dans les peintures mexicaines. En général, les peuples barbares donnent des vétemens à leurs statues : c’est un raffinement de l’art, de présenter le corps nu dans la beauté naturelle de ses formes. Il est très-remarquable aussi que parmi les hiéroglyphes mexicains on ne découvre absolument rien qui annonce le symbole de la force génératrice, ou le culte du lingam, qui est répandu dans l’Inde et parmi toutes les nations qui ont eu des rapports avec les Hindoux. M. Zoega a observé que l’emblème du phallus ne se trouve pas non plus dans les ouvrages égyptiens d’une haute antiquité ; il a cru pouvoir en conclure que ce culte est moins ancien qu’on ne le suppose. Cette assertion est cependant contraire aux notions que Hamilton, sir William Jones, et M. Schlegel, ont puisées dans le Sîva Pourấna[2], dans le Kâsi Khanda, et dans plusieurs autres ouvrages écrits en langue sanskrit. On ne sauroit douter que

  1. Codex Borg., Mss. fol. 73.
  2. Catalogue des manuscrits sanskrits de la Bibliothéque impériale, p. 36 et 50.