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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/293

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vues des cordillères,

l’adoration des douze lingams, venus du sommet de l’Imaüs (Himâvata), ne remonte jusqu’à l’époque des premières traditions des Hindoux. Au milieu de tant d’autres rapports qui annoncent d’anciennes communications entre l’Asie orientale et le nouveau continent, on doit être surpris de ne pas trouver dans ce dernier quelques traces du culte du phallus. M. Langlès[1] observe expressément que, dans l’Inde, les Vaichnava, ou sectateurs de Vichnou, ont horreur de cet emblème de la force productrice, que l’on adore dans les temples de Sîva et de son épouse, la déesse de l’abondance, Bhavânî. Ne pourroit-on pas supposer qu’il existe également parmi les Bouddhistes exilés dans le nord-est de l’Asie une secte qui rejette le culte du lingam, et que c’est de ce Bouddhisme épuré qu’on retrouve quelques foibles traces parmi les peuples américains ?

  1. Recherches asiatiques, Tom. I, p. 215.