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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/306

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et monumens de l’amérique.

qu’un seul cratère d’une largeur extraordinaire, sont des montagnes coniques à sommets plus ou moins tronqués : telle est la figure du Cotopaxi, du Popocatepec et du pic d’Orizaba. Des volcans, dont le sommet s’est affaissé après une longue suite d’éruptions, présentent des crêtes hérissées de pointes, des aiguilles inclinées, des rochers brisés et qui menacent ruine. Cette forme est celle de l’Altar ou Capac-Urcu, montagne jadis plus élevée que le Chimborazo, et dont la destruction désigne une époque mémorable dans l’histoire physique du nouveau continent : c’est aussi la forme du Carguairazo, écroulé en grande partie dans la nuit du 19 juillet 1698. Des torrens d’eau et des éjections boueuses sont sortis alors des flancs entr’ouverts de la montagne, et ont rendu stériles les campagnes environnantes. Cette catastrophe horrible a été accompagnée d’un tremblement de terre qui, dans les villes voisines d’Hambato et de Llactacunga, a englouti des milliers d’habitans.

Une troisième forme des hautes cimes des Andes, et la plus majestueuse de toutes, est celle du Chimborazo, dont le sommet est