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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/313

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vues des cordillères,

maison de Canar a été ajouté après la conquête : ce qui semble surtout favoriser cette hypothèse, c’est l’existence des fenêtres ouvertes pratiquées dans cette partie du bâtiment ; car il est certain que, dans les édifices d’ancienne fabrique péruvienne, on ne trouve jamais de fenêtres, non plus que dans les restes des maisons de Pompeia et d’Herculanum.

M. de La Condamine, dans un mémoire très-intéressant sur quelques anciens monumens du Pérou[1], incline aussi à croire que le pignon que l’on observe sur le petit monument du Cañar, n’est pas du temps des Incas. Il dit « qu’il est peut-être de fabrique moderne, et qu’il n’est pas de pierre de taille comme le reste des murs, mais d’une espèce de briques séchées à l’air et pétries de paille. » Le même savant ajoute, dans un autre endroit, que l’usage de ces briques, auxquelles les Indiens donnent le nom de tica, étoit connu aux Péruviens long-temps avant l’arrivée des Espagnols, et que par cette raison le haut du pignon pourroit être de

  1. Mémoires de l’académie de Berlin, 1746, p. 444.