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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/314

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et monumens de l’amérique.

construction ancienne, quoique formé de briques.

Je regrette beaucoup de n’avoir pas connu le mémoire de M. de La Condamine avant mon voyage en Amérique : je suis bien éloigné de jeter des doutes sur les observations de ce voyageur célèbre, que ses travaux ont forcé de séjourner long-temps dans les environs du Cañar, et qui a eu bien plus de loisir que moi pour examiner ce monument. Je suis surpris cependant qu’en agitant sur les lieux mêmes la question si le toit de cet édifice a été ajouté du temps des Espagnols, ni M. Bonpland ni moi n’ayons été frappés de la différence de construction que l’on prétend exister entre le mur et le haut du pignon. Je n’y ai pas reconnu de briques (ticas ou adobes) ; j’ai cru simplement y reconnaître des pierres de taille enduites d’une espèce de stuc jaunâtre, facile à détacher, et enchâssant de l’ichu ou de la paille coupée. Le maître d’une ferme voisine, dont nous fumes accompagnés dans notre excursion aux ruines du Cañar, se vanta que ses ancêtres avoient beaucoup contribué à la destruction de ces édifices : il nous raconta que le toit incliné avoit été couvert