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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/319

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vues des cordillères,

de l’Inde[1], qui se nommoit aussi Vaivasaouta ou fils du soleil.

En examinant de près le rocher d’Inti-Guaicu, on découvre que les cercles concentriques sont de petits filons de mine de fer brune, très-communs dans toutes les formations de grès. Les traits qui indiquent les yeux et la bouche sont évidemment tracés au moyen d’un outil métallique : on doit supposer qu’ils ont été ajoutés par les prêtres péruviens, pour en imposer plus facilement au peuple. À l’arrivée des Espagnols, les missionnaires ont eu un grand intérêt de soustraire aux yeux des indigènes tout ce qui étoit l’objet d’une antique vénération : aussi reconnaît-on encore les traces du ciseau employé pour effacer l’image du soleil.

D’après les recherches intéressantes de M. Vater, le mot inti soleil, n’offre de l’analogie avec aucun idiome connu de l’ancien continent. En général, sur quatre-vingt-trois langues américaines examinées par ce savant estimable et par M. Barton, de Philadelphie,

  1. Menou II ou Satyavrata. Recherches asiatiques, Tom. I, p. 170 ; Tom. II, p. 172. Paolin. Systema Brachman., p. 141.