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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/324

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et monumens de l’amérique.

siège à dossier placé dans un lieu charmant, au bord d’un précipice, sur la pente rapide d’un coteau qui domine une vallée : de vieux Indiens, qui sont les antiquaires du pays, trouvent cette explication trop simple ; ils assurent que la chaîne sculptée en creux sur le bord de l’enceinte servoit à recevoir de petites boules qu’on y faisoit courir pour amuser le prince. On ne peut nier que le bord sur lequel se troue l’arabesque a une certaine pente, et que la boule, là où le mur est sensiblement plus bas, auroit pu remonter autant qu’elle étoit descendue, si on l’avoit lancée avec force ; mais au cas que cette hypothèse fût juste, ne trouveront-on pas au bout de la chaîne quelque trou dans lequel les boules auroient été reçues à la fin de leur course ? L’endroit où le mur de l’enceinte est le plus bas, le point opposé au siège, correspond à une ouverture que l’on voit dans le rocher au bord du précipice. Un sentier étroit, taillé dans le grès, conduit à cette grotte, dans laquelle, d’après la tradition des indigènes, il y a des trésors cachés par Atahualpa : on assure qu’un filet d’eau couloit jadis sur ce sentier. Est-ce là qu’il faut