Aller au contenu

Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
308
vues des cordillères,

péruvienne ne s’élevoit pas au delà des besoins d’un peuple montagnard ; elle ne connoissoit ni pilastres, ni colonnes, ni arcs en plein cintre : née dans un pays hérissé de rochers, sur des plateaux presque dénués d’arbres, elle n’imitait pas, comme l’architecture des Grecs et des Romains, l’assemblage d’une charpente en bois : simplicité, symétrie et solidité, voilà les trois caractères par lesquels se distinguent avantageusement tous les édifices péruviens.

La citadelle du Cañar et les bâtimens carrés qui l’entourent, ne sont pas construits de ce même grès quartzeux qui recouvre le schiste argileux et les porphyres de l’Assuay, et qui paroît au jour dans le jardin de l’Inca, en descendant vers la vallée de Gulan. Les pierres qui ont servi aux édifices du Cañar, ne sont pas non plus du granite, comme M. de La Condamine l’a cru, mais un porphyre trapéen d’une grande dureté, enchâssant du feldspath vitreux et de l’amphibole. Peut-être ce porphyre a-t-il été arraché des grandes carrières que l’on trouve à quatre mille mètres de hauteur, près du lac de la Culebrilla, à une distance de plus de trois lieues du Cañar :