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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/328

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et monumens de l’amérique.

il est certain du moins que ces carrières ont fourni la belle pierre employée dans la maison de l’Inca, située dans la plaine de Pullal, à une élévation qui égale presque celle qu’auront le Puy-de-Dôme placé sur le sommet du Canigou.

On ne trouve point dans les ruines du Cañar de ces pierres d’une énorme grandeur qu’offrent les édifices péruviens du Cuzco et des pays voisins. Acosta en a mesuré à Traquanaco qui avoient douze mètres (trente-huit pieds) de long, sur 5,8 m (dix-huit pieds) de large, et 1,9 m (six pieds) d’épaisseur. Pedro Cieça de Léon en vit des mêmes dimensions dans les ruines de Tiahuanaco[1]. Dans la citadelle du Cañar, je n’ai pas observé de pierres qui eussent au delà de vingt-six décimètres (huit pieds) de longueur. Elles sont, en général, bien moins remarquables par leur masse que par l’extrême beauté de leur coupe : la plupart sont jointes sans aucune apparence de ciment ; cependant on reconnaît ce dernier dans quelques-uns des bâtimens qui entourent la citadelle, et dans les trois maisons

  1. Cieça, Chronica del Peru (Anvers, 1554), p. 254.