Aller au contenu

Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/375

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
354
vues des cordillères,

le dieu de l’eau, ce temps étant celui des grandes sécheresses, qui durent, dans la partie montagneuse, jusqu’aux mois de juin et de juillet. Si les prêtres avoient négligé l’intercalation, les fêtes dans lesquelles on prioit les dieux d’accorder une année abondante en pluies, se seroient rapprochées peu à peu du temps des moissons : le peuple se seroit aperçu que l’ordre des sacrifices étoit interverti ; et, n’ayant pas de mois lunaires, il n’auroit pas même pu, comme les dieux d’Aristophane[1], accuser la lune d’avoir porté le désordre dans le calendrier et dans le culte. Quant aux dénominations-et aux hiéroglyphes des mois mexicains, rien n’annonce qu’ils aient pris naissance dans un climat plus septentrional. Le mot de quahuitlehua rappelle, il est vrai, que les arbres se couvrent de jeunes feuilles vers la fin de février ; mais ce phénomène, que l’on n’observe pas dans les basses régions de la zone torride, est propre à la région montagneuse située sous les 19 et 26 degrés de latitude, où les chênes, sans se dépouiller entièrement des anciennes feuilles, commencent à en développer de nouvelles.

  1. Aristoph. Nubes. v. 615.