Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
introduction.

communs aux parties les plus septentrionales des deux mondes, l’Amérique ne présente cependant y dans la famille des bœufs, que le bison et le bœuf musqué, deux animaux difficiles à subjuguer, et dont les femelles ne donnent que peu de lait, malgré la richesse des pâturages. Le chasseur américain n’étoit pas préparé à l’agriculture par le soin des troupeaux et les habitudes de la vie pastorale. Jamais l’habitant des Andes n’a été tenté de traire le lama, l’alpaca et le guanaco. Le laitage étoit jadis une nourriture inconnue aux Américains, comme à plusieurs peuples de l’Asie orientale.

Nulle part on n’a vu le sauvage libre et errant dans les forêts de la zone tempérée abandonner, de son gré, la vie de chasseur pour embrasser la vie agricole. Ce passage, le plus difficile et le plus important dans l’histoire des sociétés humaines, ne peut être amené que par