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introduction.

la force des circonstances. Lorsque, dans leurs migrations lointaines, des hordes de chasseurs, poussées par d’autres hordes belliqueuses, parviennent dans les plaines de la zone équinoxiale, l’épaisseur des forêts et une riche végétation les font changer d’habitudes et de caractère. Il est des contrées entre l’Orénoque, l’Ucajalé et la rivière des Amazones, où l’homme ne trouve, pour ainsi dire, d’espace libre que les rivières et les lacs. Fixées au sol sur le bord des fleuves, les tribus les plus sauvages environnent leurs cabanes de bananiers, de jatropha et de quelques autres plantes alimentaires.

Aucun fait historique, aucune tradition ne lient les nations de l’Amérique méridionale à celles qui vivent au nord de l’isthme de Panama. Les annales de l’empire mexicain paroissent remonter jusqu’au sixième siècle de notre ère. On y trouve les époques des migrations, les causes qui les ont amenées, les noms des