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introduction.

pas voulu désigner un état de choses qui indique ce qu’on appelle un peu vaguement une civilisation très-avancée. Rien n’est plus difficile que de comparer des nations qui ont suivi des routes différentes dans leur perfectionnement social. Les Mexicains et les Péruviens ne sauroient être jugés d’après des principes puisés dans l’histoire des peuples que nos études nous rappellent sans cesse. Ils s’éloignent autant des Grecs et des Romains qu’ils se rapprochent des Etrusques et des Tibétains. Chez les Péruviens, un gouvernement théocratique, tout en favorisant les progrès de l’industrie, les travaux publics, et tout ce qui indique, pour ainsi dire, une civilisation en masse, entravoit le développement des facultés individuelles. Chez les Grecs, au contraire, avant le temps de Périclès, ce développement si libre et si rapide ne répondoit pas aux progrès lents de la civilisation en masse. L’empire des Incas