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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/55

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vues des cordillères,

Ces considérations suffisent pour marquer le but que je me suis proposé en publiant ces fragmens de monumens américains. Leur étude peut devenir utile comme celle des langues les plus imparfaites, qui intéressent non seulement par leur analogie avec des langues connues, mais encore par la relation intime qui existe entre leur structure et le degré d’intelligence de l’homme plus ou moins éloigné de la civilisation.

En présentant dans un même ouvrage les monumens grossiers des peuples indigènes de l’Amérique et les vues pittoresques du pays montueux que ces peuples ont habité, je crois réunir des objets dont les rapports n’ont pas échappé à la sagacité de ceux qui se livrent à l’étude philosophique de l’esprit humain. Quoique les mœurs des nations, le développement de leurs facultés intellectuelles, le caractère particulier empreint dans leurs ouvrages, dépendent à la fois d’un grand nombre de causes qui ne sont pas purement locales, on ne sauroit douter que le climat, la configuration du sol, la physionomie des végétaux, l’aspect d’une nature riante ou sauvage, n’influent sur le progrès des arts et sur le style