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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/63

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vues des cordillères,

éloignés de nous livrer à des hypothèses qui seroient aussi vagues et aussi hasardées que celles par lesquelles on a fait des Chinois une colonie de l’Égypte, et de la langue basque un dialecte de l’hébreu. La plupart de ces analogies s’évanouissent dès que l’on examine les faits isolément. L’année mexicaine, par exemple, malgré ses épagomènes, diffère totalement de celle des Égyptiens. Un grand géomètre, qui a bien voulu examiner les fragmens que j’ai rapportés, a reconnu, par l’intercalation mexicaine, que la durée de l’année tropique des Aztèques est presque identique avec la durée trouvée par les astronomes d’Almamon[1].

En remontant aux temps les plus reculés, l’histoire nous indique plusieurs centres de civilisation, dont nous ne connaissons pas les rapports mutuels, tels que Méroé, l’Égypte, les bords de l’Euphrale, l’Indostan et la Chine. D’autres foyers de lumières, encore plus anciens, étoient placés peut-être sur le plateau de l’Asie centrale ; et c’est au reflet de ces derniers que l’on est tenté d’attribuer le commencement de la civilisation américaine.

  1. Laplace, Exposition du Système du Monde, 3e édit., p. 554.