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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/89

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vues des cordillères,

dos. Dans ces climats la paresse des blanc, est si grande, que chaque directeur des mines a à sa solde un ou deux Indiens qu’on appelle ses chevaux (cavallitos), parce qu’ils se font seller tous les matins, et qu’appuyés sur une petite canne, et jetant le corps en avant, ils portent leur maître d’une partie de la mine à l’autre. Parmi les cavallitos et les cargueros, on distingue et l’on recommande aux voyageurs ceux qui ont le pied sur et le pas doux et égal. On est peiné d’entendre parler des qualités de l’homme dans des termes qui désignent l’allure des chevaux et des mulets.

Les personnes qui se font porter dans la chaise d’un carguero, doivent rester, pendant plusieurs heures, immobiles et le corps penché en arrière. Le moindre mouvement suffiroit pour faire tomber celui qui les porte, et les chutes sont d’autant plus dangereuses, que souvent le carguero, trop confiant dans son adresse, choisit les pentes les plus escarpées, ou traverse un torrent sur un tronc d’arbre étroit et glissant. Cependant les accidens sont très-rares, et ceux qui ont eu lieu doivent être attribués à l’imprudence des