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et monumens de l’amérique.

Calcutta, les nakchatras aswini, cheval ; pushia, flèche, et mula, queue de lion, répondent à α du bélier, δ de l’écrevisse, et γ du scorpion du zodiaque grec, ou au chien, à la brebis et au lièvre du zodiaque tartare et tibétain.

Il peut paroître extraordinaire, au premier abord, qu’en formant des vingt-sept ou vingt-huit signes du zodiaque lunaire les douze signes du zodiaque solaire, les peuples aient conservé les noms d’un grand nombre de constellations, sans avoir égard à leur position absolue et à l’ordre dans lequel elles se suivent ; mais il ne faut pas en conclure que l’analogie frappante, qu’offrent douze nakchatras avec autant de signes du zodiaque tibétain et grec, soit purement accidentelle. Comme les dénominations des mansions lunaires ont passé peu à peu aux jours mêmes, on conçoit qu’elles étaient devenues familières au peuple qui ignoroit sans doute la position des étoiles dont se composent les divisions de l’écliptique. Il se pourroit que des nations, retombées dans la barbarie, n’eussent conservé qu’une réminiscence confuse des noms des nakchatras, et qu’en réformant leur calendrier,