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et monumens de l’amérique.

armé de harpons. Comme ce signe ne représente pas un animal réel, il est assez naturel que sa forme varie plus que celle des autres signes. Quelquefois la corne paroît un prolongement du museau, comme dans le fameux poisson oxyrinque, représenté à la place du poisson austral sous le ventre du capricorne, dans quelques planisphères[1] indiens : d’autres fois la corne manque entièrement. En jetant les yeux sur les figures, Planches xxiii et xxviii, faites d’après des dessins et des reliefs très-anciens, on voit combien Valadès, Boturini et Clavigero ont eu tort de représenter le premier hiéroglyphe des jours mexicains comme un requin ou un lézard. Dans le manuscrit du musée Borgia, la tête de cipactli ressemble à celle d’un crocodile ; et ce même nom de crocodile est donné, par Sonnerat, au dixième signe du zodiaque indien qui est notre capricorne.

D’ailleurs l’idée de l’animal marin cipactli se trouve liée, dans la mythologie mexicaine, à l’histoire d’un homme qui, lors de la destruction du quatrième soleil, après

  1. Philos. transact., 1772, p. 353.