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vues des cordillères,

de peintures informes ou allégoriques, susceptibles d’être interprétées selon la nature des hypothèses que l’on désire faire valoir. Si l’on consulte les ouvrages composés, au commencement de la conquête, par des auteurs espagnols ou indiens qui ignoroient jusqu’à l’existence d’un zodiaque tartare, l’on verra qu’au Mexique, depuis le septième siècle de notre ère, les jours s’appeloient tigre, chien, singe, lièvre ou lapin, comme, dans toute l’Asie orientale, les années portent encore les mêmes noms en tibétain, en tartare-mantchou, en mogol, en kalmouk, en chinois, en japonnois, en coréen, dans les langues du Touquin et de la Cochinchine[1].

On conçoit que des nations qui n’ont jamais eu de rapports entre elles, divisent également l’écliptique en vingt-sept ou vingt-huit parties, et donnent à chaque jour lunaire le nom des étoiles près desquelles la lune se trouve placée dans son mouvement progressif de l’ouest à l’est. Il paroît très-naturel aussi que des peuples chasseurs ou pasteurs désignent ces constellations et ces jours lunaires,

  1. Souciet, Tom. II, p. 138.