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et monumens de l’amérique.

par les noms des animaux qui sont l’objet constant de leurs affections ou de leurs craintes. Le ciel des hordes nomades se trouvera peuplé de chiens, de cerfs, de taureaux et de loups, sans qu’on doive en conclure que ces hordes ont jadis fait partie d’un même peuple. Il ne faut pas confondre des traits de ressemblance purement accidentels, ou naissant d’une identité de position, avec ceux qui attestent une origine commune ou d’anciennes communications.

Mais les zodiaques tartare et mexicain ne renferment pas seulement les animaux propres aux climats que ces peuples habitent aujourd’hui ; on y trouve aussi des tigres et des singes. Ces deux animaux sont inconnus sur les plateaux de l’Asie centrale et orientale, auxquels une grande élévation donne une température plus froide que celle qui règne vers l’ouest sous la même latitude. Les Tibétains, les Mogols, les Mantchoux et les Kalmouks, ont donc reçu d’un pays plus méridional le zodiaque que l’on appelle trop exclusivement le cycle tartare. Les Toltèques, les Aztèques, les Tlascaltèques, ont reflué du nord vers le sud : nous connaissons des