Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 2.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
et monumens de l’amérique.

découvre un si grand nombre de dissemblances frappantes ? Lorsque des peuples d’origine tartare ou mogole, transplantés sur des rives étrangères, mêlés aux hordes indigènes de l’Amérique, sont parvenus à se frayer péniblement une route vers la civilisation, leurs langues, leur mythologie, leurs divisions des temps, tout prend un caractère d’individualité qui efface, pour ainsi dire, le type primitif de leur physionomie nationale.

En effet, au lieu des cycles de soixante ans, des années divisées en douze mois et des petites périodes de sept jours, usitées chez les peuples d’Asie, nous trouvons chez les Mexicains des cycles de cinquante-deux ans, des années de dix-huit mois, dont chacun de vingt jours, des demi-décades et des demi-lunaisons de treize jours. Le système des séries périodiques, dont les termes correspondans servent à désigner les dates des jours et des années, est le même dans les deux continens ; une grande partie des signes qui composent les séries dans le calendrier mexicain, sont empruntés du zodiaque des peuples du Tibet et de la Tartarie ; mais ni leur nombre ni