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vues des cordillères,

dès lors, la division du temps devient une division de l’espace.

Nous ne discuterons point si le zodiaque des Hindoux, des Chaldéens, des Égyptiens et des Grecs, n’a point aussi été originairement un cycle[1], dont les signes désignoient les variations du climat dans un pays sujet à des inondations périodiques. L’inégale étendue qu’occupent la vierge et le cancer, et le manque de liaison[2] que l’on observe entre les figures des dodécatémorions et les constellations extrazodiacales, semblent donner quelque probabilité à cette supposition. Nous voyons, en effet, qu’il est des peuples qui emploient à la fois plusieurs divisions de l’écliptique, et que les signes qui, chez une nation, appartiennent à des constellations, ne sont chez une autre que des divisions du temps. Peut-être existoit-il jadis quelque région de l’Asie dans laquelle le cycle tartare des animaux célestes que Bailly regarde comme le plus ancien des

  1. Rhode, Versuch über das Alter des Thierkreises, 1809, S. 15 et 101.
  2. Recherches sur l’origine des constellations de la sphère grecque, 1807, p. 63.