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et monumens de l’amérique.

et à renouveler les meubles, la vaisselle et tout ce qui sert à la vie domestique.

Cette fête séculaire, cette crainte de voir le cinquième soleil s’éteindre à l’époque du solstice d’hiver, semble offrir un nouveau trait d’analogie entre les Mexicains et les habitans de l’Égypte. Achilles Tatius[1], dans son commentaire sur Aratus, nous a conservé la notice suivante, que Scaliger croit être empruntée de l’Octaétéride d’Eudoxe : « Les Égyptiens, lorsqu’ils voyoient descendre le soleil du cancer vers le capricorne, et que les jours se raccourcissoient de plus en plus, avoient coutume de gémir, craignant que le soleil ne les abandonnât entièrement. Cette époque coïncidoit avec la fête d’Isis : mais quand l’astre commençoit à se montrer de nouveau, et que la durée des jours devenoit plus grande, ils mettoient des habits blancs et se couronnoient de fleurs (λευχειμονήσαντες έςτεφανηφόρησαν). » En lisant ce passage d’Achilles Tatius, on

  1. Achill. Tat., Isag. in Phœnom., c. 23 (Petavius de Doctr. tempor., 1703, Tom. III, p. 85.) Scalig., Adnot. ad Manil. Astron., Lib. I, v. 69, p. 85. Voyez aussi la traduction des Lettres du comte Carli, Tom. I, p. 398, not. 1.