mais même entre ce qui est encore accessible aux efforts de l’esprit humain, & ce qui surpasse sa portée. En voilà, sans contredit plus qu’il n’en faut pour contenter des hommes sages, des esprits judicieux ; ils peuvent & doivent s’estimer infiniment redevables à la bonne providence de ce qu’elle les a placés dans cette époque, si lumineuse au prix de celle que nous lui avons comparée.
Cependant, il demeure vrai que, par rapport aux effets, ces deux époques se ressemblent beaucoup : & voici comment. Les anciens Philosophes, ne sachant encore que dire, & ne voulant pas confesser leur ignorance, débitoient toutes les extravagances qui naissoient dans leur cerveau ; & leurs systêmes, qu’ils bâtissoient aussi aisément que les enfans font des châteaux de cartes, avoient la même consistance & la même durée. Les Philosophes modernes, au contraire, ne savent plus que dire ; ils arrivent trop tard : depuis Descartes jusqu’à eux, on a enlevé tout ce