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De L’Éditeur.

Les tems auxquels nous sommes parvenus, offrent la seconde conjoncture dont je veux parler. Ces siecles favorables aux observations, aux expériences, à l’intuition, si je puis m’exprimer ainsi, de la nature même, sont arrivés. Les Philosophes ont vu de nouvelles régions s’offrir à leurs regards ; ils ont mesuré l’étendue des deux, sondé les abîmes de la terre & de la mer ; ils ont apperçu des objets que leur extrême petitesse sembloit devoir leur dérober pour jamais, & bien qu’ils soient encore fort éloignés de pouvoir former un systême complet, où tous les phénomènes soient liés entr’eux, & ramenés à leurs premières causes, cependant, ils en savent assez pour se féliciter & de l’étendue & de la certitude de leurs connoissances, pour s’occuper à les perfectionner de plus en plus par des voies qui demeurent constamment ouvertes, en un mot, pour poser des limites assez exactes, non seulement entre ce que nous connoissons & ce que nous ignorons,