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Préface.

le Traducteur a pris la peine d’extraire du docte ouvrage de M. Leland sur les Déïstes Anglois, ce qui concerne les Essais de M. Hume ; & l’on va se servir de ces remarques pour achever cette Préface.

Les premières réflexions de M. Leland concernent la doctrine de la causalité, telle que M. Hume l’enseigne. Ce Philosophe, après avoir exalté l’expérience, après l’avoir nommée notre seul guide, & l’unique fondement de toutes nos connoissances, sur-tout de celles qui regardent les choses de fait, lui enleve d’une main ce qu’il lui avoit accordé de l’autre, & la dépouille de toutes ces prérogatives. Non-seulement il nie qu’on puisse tirer de l’expérience une induction qui ne soit fondée sur le rapport de la causalité ; mais il fait tous ses efforts pour détruire ce rapport. Ce qui revient à dire, de son propre aveu, que l’expérience ne nous sert de rien, & que nous ne sommes bien assurés d’aucun fait. Par malheur pour M. Hume, tout ce