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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/255

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Philosophiques.

pose, non à la contrainte, mais à la nécessité, sera la même chose que le hasard, qui, de l’aveu de tout le monde, est équivalent au néant.


Seconde Partie.


Il n’y a point de méthode plus commune, ni plus condamnable, dans les disputes de philosophie que d’attaquer une hypothese par le danger qui en peut revenir à la religion & à la morale. Une opinion est certainement fausse lorsqu’elle conduit à des absurdités ; mais elle ne l’est jamais par la raison que ses conséquences sont dangereuses[1]. Ces sortes

  1. Il y a des dangers imaginaires, & des dangers réels. Il est incontestablement dangereux d’ébranler les fondement de la société & de la religion. Ceux qui proposent des doctrines dont les conséquences peuvent aboutir-là, quelque persuadés qu’ils soient de leur vérité, doivent user de la plus grande circonspection, & balancer soigneusement l’utilité attachée à leurs découvertes réelles ou prétendues, avec celle des notions qu’ils combattent. Note de l’Éditeur.