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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 4, 1788.djvu/10

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Réflexions.

il y a d’autres objets qui nous causent du plaisir ou de la peine, & sont des biens ou des maux pour nous, en tant qu’ils sont conformes ou contraires à nos passions. Le malheur qui arrive à nos ennemis est un bien pour nous, parce qu’il contente le desir que nous avions d’être vengés d’eux ; la maladie d’un ami est un mal, parce qu’étant contraire aux vœux que nous formons pour lui, elle nous cause de la peine.

2. Les biens & les maux nous affectent différemment, & font naître différentes passions, selon le point de vue sous lequel on les envisage.

Lorsqu’un bien est certain, ou fort probable, il produit la JOIE ; le mal qui trouve dans le même cas, excite la TRISTESSE, ou le CHAGRIN.

Lorsqu’un bien ou un mal est incertain, il fait naître la CRAINTE ou l’ESPÉRANCE, l’une & l’autre en proportion du degré d’incertitude.

Le DÉSIR naît d’un bien, & l’AVERSION d’un mal, considérés simplement comme tels. La VOLONTÉ agit toutes les fois que l’on