Ces essais promettent beaucoup, mais ils sont encore bien éloignés de la perfection.
C’est une opinion généralement reçue, que le commerce ne peut fleurir que dans les états libres, & cette opinion paroît fondée sur une expérience & plus longue & plus étendue que celle qui regarde les arts & les sciences. Si nous suivons le commerce dans tous les progrès qu’il a fait à Tyr, à Athenes, à Syracuse, à Carthage, à Venise, à Florence, à Gênes, à Anvers, en Hollande, en Angleterre, nous le trouverons toujours fixé dans les républiques. Londres, Amsterdam & Hambourg, les trois villes les plus commerçantes de la terre, sont toutes trois libres & Protestantes, c’est-à-dire, doublement libres. Cependant l’ombrage que le commerce de la France nous a donné depuis peu, ne semble-t-il pas prouver que cette maxime n’est pas plus certaine & plus infaillible que la précédente, & que les sujets d’un monarque absolu peuvent devenir nos rivaux dans le négoce, aussi-bien que dans les lettres ?
Si j’osois dire mon sentiment sur une ma-