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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/352

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Essais

Comme il y a peu de questions plus curieuses que celle-ci, ni qui influent davantage dans les recherches qui ont la vie humaine pour objet, il y en a peu aussi qui demandent un examen plus sérieux.

L'esprit humain est extrêmement porté à l’imitation : il n'est pas possible aux hommes de se voir souvent, sans contracter une ressemblance de mœurs, & sans se communiquer leurs vices aussi bien que leurs vertus. Un penchant naturel nous entraîne à la société, & ce même penchant nous fait entrer dans les sentimens les uns des autres ; il fait, pour ainsi dire, circuler les mêmes passions, & les fait passer d'esprit en esprit, comme par une espece de contagion. Un certain nombre de personnes, réunies dans un corps politique, parlant la même langue, et que des

    l'influence du climat ; tout vient, dit-il, de la coutume & de l'éducation : ce n'est pas la nature qui a fait les Athéniens savans, les Lacédémoniens ignorans, & même les Thébains, quoique plus voisins de l’Attique. La différence même qui est entre les animaux, ajoute-t-il, ne vient pas du climat. Lib. II.