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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/358

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Essais

6. Les peuples ne quittent point leur caractere avec leur pays natal : il les suit aussi-bien que leurs loix & leur langage, il voyage avec eux par toute la surface de globe. Entre les tropiques même, on discerne aisément les colonies Espagnoles, Angloises, Françoises & Hollandoises.

7. Les mœurs des habitans du même climat changent considérablement d’une génération à l’autre : un autre gouvernement, le mélange d’un peuple étranger, & cette inconstance même à qui toutes les choses humaines sont sujettes, peuvent produire ces changemens.

Les talens & l’industrie des anciens Grecs qu’ont-ils de commun avec la stupidité & la nonchalance des peuples qui aujourd’hui habitent la Grece ? La candeur, la bravoure, l’amour de la liberté caractérisoient les Romains des hommes faux, lâches ; & formés pour l’esclavage, en ont pris la place. Les Espagnols d’autrefois étoient des esprits inquiets, turbulent, & si passionnés pour le métier de la guerre, que lorsqu’ils furent privés de leurs armes par les Romains, plu-