sieurs d’entre eux se tuerent de désespoir[1]. Aujourd’hui ce ne sont pas de grands guerriers, & il n’y a que cinquante ans qu’il eût fallu autant de peine pour les armer qu’il en falloit alors pour les désarmer. Tous les Bataves étoient soldats de fortune aux gages de Rome, leurs descendans payent des troupes étrangeres pour se battre en leur place, & en font le même usage que les Romains avoient fait de leurs ancêtres. On ne sauroit nier que l’on ne trouve quelques traits de la nation Françoise dans la caractere Gaulois, tracé par César, cependant quelle différence à d’autres égards ! D’un côté l’on voit la civilité, les sciences & les arts dans leur plus haut période ; de l’autre, ce n’est qu’ignorance, barbarie & grossiéreté. Je n’appuyerai point sur la comparaison du peuple Britannique d’à présent avec celui qui vivoit avant que les Romains eussent fait la conquête de notre isle ; voici quelque chose de plus récent. Il n’y a que peu de siecles que nous étions les
- ↑ Tit. Liv. Lib. XXIV, cap. 17.