dises avec la même quantité de métaux.
On peut conjecturer, par la comparaison du prix des marchandises, que les especes sont aussi rares présentement en Chine, qu’elles l’étoient en Europe il y a trois cents ans. Le grand nombre d’officiers civils militaires existans dans cet empire, sont cependant une preuve incontestable de sa puissance. Polybe nous apprend que les vivres étoient de son tems à si bon marché en Italie, qu’on pouvoit être nourri dans les hôtelleries pour un semis par tête, ce qui revenoit à un peu plus de trois deniers de notre monnoie. Rome étoit cependant pour lors souveraine de tout l’univers connu. Un siecle auparavant les ambassadeurs de Carthage disoient, en plaisantant, que les Romains étoient de tous les peuples de la terre les plus aisés à vivre, & que leur maniere de se nourrir en étoit la preuve ; puisque dans chaque repas qui leur avoit été donné, en qualité de ministres étrangers, ils n’y avoient observé aucune différence dans le service. La quantité plus ou moins grande des métaux précieux, est donc