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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/178

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Essai

mation ne sont pas exempts. Non-seulement la justice réclame en faveur des créanciers de l’état, dans la triste nécessité de ne les pas payer, ou de mettre de nouveaux impôts ; mais on doit observer que le produit de ces mêmes impôts ne reste pas entre les mains du prince pour y être resserré. Il est au contraire répandu sur le champ & employé à rembourser des capitaux, ou à payer des arrérages de rentes. La dépense journaliere de ceux qui reçoivent du prince les sommes qui leur sont dues, les fait aussi-tôt reverser entre les mains des propriétaires des terres & des ouvriers ; & je crois qu’on peut soutenir, avec raison, que les dettes de l’état contribuent très-sensiblement à l’activité de la circulation de l’argent, dont l’effet est de vivifier tous les canaux où il passe. S’il étoit possible de supposer que les dettes du royaume pussent être remboursées toutes à la fois, & que les créanciers de l’état fussent payés dans le même moment de 2 milliards 500 millions qui leur sont dus, & qu’ils ont prêtés au roi en différens tems, il est certain que