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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/231

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sur le Crédit public.

campagne de l’aisance nécessaire pour la bonne culture, & l’industrie faisant tous les jours de nouveaux progrès, les propriétaires des terres augmenteront leurs revenus. Les rentiers & les possesseurs d’argent, tous citoyens des villes, seront même bientôt embarrassés de leur argent ; ils auront annuellement des sommes considérables à placer, tant à cause des remboursemens de leurs capitaux qu’ils seront obligés de recevoir, que par les nouvelles richesses que leur procurera le commerce ; ils aimeront mieux acheter des effets publics que de conserver dans leurs coffres un argent oisif, & ils feront revivre un crédit auquel la secousse précédente paroîtra n’avoir donné que plus de solidité.

La prolongation d’une partie des impôts établis durant la guerre, est sans doute dure & fâcheuse pour les peuples, & principalement pour les propriétaires des terres, mais le mal ne peut être comparé à celui qui résulteroit d’une banqueroute, capable d’engourdir pendant une longue suite d’années l’industrie de la nation, qui arrêteroit tout le commerce, & qui s’opposeroit à la vente