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Page:Huot - Le bien paternel, 1912.djvu/16

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je ne la lis pas. Et puis, je te demande, qu’est-ce que ça pourrait bien faire à nos récoltes, quand même je lirais le nom de Henri toutes les semaines sur la gazette ?

— C’est toujours pareil, les femmes ! Ça connaît rien dans la politique et ça parle tout le temps !

— Allons, allons, mon bon Jérôme, nous ferions bien mieux de prier le Bon Dieu que de nous chicaner. Nous allons être restés en arrivant à la maison, et nous aurons de la misère à faire nos prières. Prends ton chapelet.

Et bientôt Jérôme Michel et sa femme, accoutumés depuis longtemps à puiser leur force et leur consolation dans les suprêmes douceurs de la foi, retrouvaient dans la récitation pieuse des « Ave » le calme et la sérénité. Ce fut la dernière dizaine du chapelet qui marqua, ce soir-là, le terme de leur voyage…


* * *

— Tiens, bonjour, Henri.

— C’est toi, Arthur ?

— Tu sais la nouvelle ?

— Quelle nouvelle ?

— Albert Lapointe, le secrétaire du premier ministre, te cherche depuis une heure.

— Tu badines ?