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Page:Huot - Le bien paternel, 1912.djvu/25

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désespéré de Joseph, l’ami intime de Jérôme Michel, M. Hector Latulippe, entrait dans la chambre du malade, celui-ci commençait à respirer plus facilement : une accalmie s’était produite.

— Henri !… Prévenez Henri ! avait dit Marie Latour.

On courut au bureau du téléphone. Malheureusement, une correspondance défectueuse avait permis que la triste nouvelle fût communiquée au journal du matin, qui s’était empressé de l’insérer en « dernière heure ». Dans la précipitation du moment, la personne inexpérimentée, qu’on avait chargée du message, avait cru celui-ci rendu à destination et s’était empressée de courir de nouveau auprès du malade, pendant que les efforts du bureau central de Québec, pour mettre l’interlocuteur de L’Ange-Gardien en communication avec la pension Renaud, étaient restés sans résultat. Et voilà comment quatre lignes de journal avaient appris à Henri Michel que son père était mourant.

Aussi, le tramway qui emportait en ce moment le jeune avocat vers L’Ange-Gardien lui paraissait d’une lenteur désespérante. À tout instant, il se penchait à la fenêtre. Chaque arrêt était pour lui d’une longueur