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LE MASSACRE DE LACHINE

se contenta de prendre possession du pays au nom du roi de France, et, contrairement à l’attente de ses officiers, il ordonna aux troupes de se préparer à retourner dans leurs quartiers.

L’armée française était revenue à la Rivière aux Sables, et, au coucher du soleil, tous les préparatifs étaient faits pour traverser le lac Ontario le lendemain. Les officiers venaient de placer les sentinelles, quand un coup de mousquet, tiré tout près de là, mit tout le monde sur pied. Quelques minutes d’anxiété furent suivies d’un moment de curiosité pénible quand on vit revenir le Serpent et une partie de sa bande escortant deux prisonniers et s’avançant vers le quartier-général du marquis. L’un des prisonniers était un blanc ; il portait dans ses bras une femme dont la tête était penchée sur son épaule. De près, l’on pouvait voir le sang s’échapper de sa bouche ; elle semblait évanouie ou mourante. Cette femme était Isanta, et celui qui la portait, le lieut. de Belmont.


Mais se ravisant, il tira sur la jeune fille qui reçut une partie de la charge en pleine poitrine.


CHAPITRE IX

LA COUR MARTIALE


Dans la salle du conseil du Fort, une cour martiale était assemblée pour juger Henri de Belmont, lieutenant dans les forces coloniales de sa majesté le roi de France. Le président était le marquis de Denonville, commandant-en-chef des troupes françaises en Canada. La cour était composée des officiers suivants : le chevalier de Callières, le chevalier de Vaudreuil et MM. Grandville, Longueuil, Lavaltrie, Berthier, La Durantaye, Tonti et de Luth. Le lieut. Vruze était chargé de représenter le ministère public.