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IX
AVANT-PROPOS

lettré déjà s’occupait. Dans la circonstance, deux livres ont été la raison de mon Enquête, le Jardin de Bérénice, de M. Maurice Barrès, le Pèlerin passionné, de M. Jean Moréas, le premier complaisamment accueilli des Psychologues, l’autre réclamé, dans tous les sens du mot, par les Symbolistes-Décadents. Ces livres, on s’en souvient peut-être, furent l’occasion, le prétexte, si l’on veut, à la jeunesse littéraire, de se faire jour dans la vie aux dépens de ses maîtres et de ses aînés. De là, dans les premiers interviews, ce résultat : apologie des tentatives nouvelles, éreintement des œuvres consacrées ; — ce qui m’amenait à offrir aux écoles assaillies l’occasion de se défendre et d’injurier à leur tour.

À vrai dire, l’actualité dont j’ai été l’honnête héraut pendant quatre mois, nous a déployé la bataille des Psychologues contre les Naturalistes, et des Symbolistes contre les Parnassiens. Si j’y ai ajouté l’opinion de certains esthètes et de quelques indépendants, ç’a été pour donner une indication des ressources, des richesses de notre littérature, mais une indication seulement.

Il ne faut donc pas voir, dans l’Enquête que je soumets au public, une étude générale de notre littérature pendant une période caractérisée par des concomittances, des affinités intellectuelles et morales comme l’ont été le romantisme et le natura-