Page:Huret - Enquête sur l’évolution littéraire, 1891.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
XI
AVANT-PROPOS

vu, au lieu de la lutte courtoise où je conviais les écoles, ces pugilats et ces estafilades d’assommeurs et de spadassins ! Car j’avais rêvé de causeries malicieuses dans le laisser-aller d’un fauteuil, au pis-aller de dissertations graves. Voici, d’ailleurs, les questions que je prétendais poser : si oratoires qu’on suppose les gestes, on verra qu’elles ne comportaient pas de tels coups de poing au bout.

Je demandais aux Psychologues :


— Quelle est la portée et l’avenir de la réaction présente contre le naturalisme ? N’y a-t-il pas correspondance entre vous et les symbolistes actuels, ceux-ci faisant suite aux Parnassiens, vous succédant aux naturalistes ? N’y a-t-il pas, d’ailleurs, une parenté entre les Parnassiens et les Naturalistes ? Des deux parts, l’impassibilité voulue de l’auteur, le pessimisme, la grande probité de style, le dédain de la thèse oratoire, les préoccupations plastiques et le souci des réalisations concrètes ?

L’un devait me dire s’il croyait qu’une des manifestations du nouveau mouvement serait un renouvellement de la littérature dramatique, l’autre s’il y distinguait des tendances à l’expression de l’âme moderne et à sa moralisation, ou bien s’il n’y voyait que de simples didactismes de lettrés se