Je demandai :
— Quel avenir accordez-vous au théâtre naturaliste ?
— Rien ne s’est fait du jour au lendemain. On arrive à mettre peu à peu sur la scène des œuvres de vérité de plus en plus g-rande. Attendons. Le théâtre est toujours en retard sur le reste de la littérature.
Comme nous reparlions de Moréas, M. Zola me dit drôlement, ce qui me fit rire :
— Il est Grec, oui ! mais il ne faut pas qu’il en abuse ! Moi aussi je suis Grec ! Ma grand’mère est de Corfou ; ce qui ne m’empêche pas d’avoir la folie de la clarté !
En me reconduisant, il me dit :
— Surtout, réunissez toute cette enquête en volume. Je tiens absolument à avoir cela dans ma bibliothèque ; quand ce ne serait que pour conserver le
souvenir de cette bande de requins, qui, ne pouvant
pas nous manger, se mangent entre eux !
M. J.-K. HUYSMANS
Un petit appartement au commencement de la rue de Sèvres, au cinquième étage, dans l’ancien couvent des Prémontrés. On traverse un salon minuscule dont les murs sont couverts de tableaux hollandais, de dessins d’Odilon Redon, d’aquarelles de Rafaëlli,