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Page:Huret - Enquête sur l’évolution littéraire, 1891.djvu/255

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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

de quiétude, nous n’aurions qu’à nous souvenir, d’ailleurs. Toute la première moitié de ce siècle, idiots de l’idéal, bas-bleus de l’azur, cuistres de l’au-de-là, s’époumonnèrent à hurler notre mort, sous prétexte que le Génie du christianisme et autres fariboles encombraient les cabinets de lecture. À la même époque, la science bouleversait, mag’nifiait le monde de ses engendrements ; notre philosophie, coordonnant ses principes, prenait définitive conscience d’elle-même. Sous cette double influence, les plus hautes formes littéraires, la critique, le roman, l’histoire, se renouvelaient, se créaient à nouveau, et, tout de suite, irrésistiblement, imposaient leur domination. Nos adversaires de marque, à nous combattre, s’imprégnaient de nos théories, au point que le Chateaubriand des Mémoires d’Outre-Tombe est plutôt des nôtres. C’est qu’en effet nous sommes invincibles, du moins nous ne pouvons êlre vaincus qu’avec la ci-vilisation elle-même. Augurer que les anathèmes qu’édite à l’ordinaire la librairie Perrin puissent produire un tel cataclysme me semblerait paradoxal… Je ne crains pour les doctrines, dont je m’honore d’être le servant, que les Russes, les Mongols et les Nègres.