vous avez, à l’Écho cette qualité, cette force : d’être unis et de vous serrer les coudes, solidairement… Une belle et bonne idée, vos enquêtes. Vous avez dû voir des gens, pas vrai ! que votre venue a forcés à penser, et qui, maintenant, ont du moins une opinion pour quelque temps. Mais que voulez-vous que je vous dise, moi ?
— N’êtes-vous pas le promoteur de la protestation des Cinq ?
— Ah ! la protestation des Cinq ! En voulez-vous l’histoire ? J’étais au Gil-Blas où je donnais une nouvelle par semaine. Paraît la Terre, avec un parti-pris d’ordures qu’à tort ou à raison je croyais voulu. Justement je venais d’apprendre d’un des convives de Zola qu’un jour à table, en parlant du naturalisme, le « patron » s’était vanté de se moquer du public. La plume me démangea et je proposai à M. Magnard, mon directeur des années précédentes, un article indigné sur le livre ; mais je ne pouvais le signer, cet article, puisque, transfuge du Figaro, j’écrivais au Gil Blas qui publiait la Terre ; or, M. Magnard ne voulait point d’un pseudonyme. L’auteur de Charlot s’amuse se bouchant les narines devant le bouquin de Zola : l’antithèse était en effet pour amuser le public ! Je contai mon embarras à mon ami Descaves qui partageait mon opinion et l’idée nous vint d’une protestation collective. De la sorte, mon journal ne se formaliserait pas de ma rentrée rue Drouot.