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ENQUÊTE

lorsque la religion est niée, la raison triomphante se tourne sur soi, s’analyse, scrute l’être animal et intellectuel et le roman s’appelle, on ne sait pourquoi, psychologie, puisque ce ne sont pas les qualités psychiques qu’il décrit, mais la bête instinctive et pensante.

» En Europe, la religion qui dans l’antiquité absorbait les sciences sacrées et magiques, les a, par ignorance, délaissées au temps des croisades. La science profane s’est fondée en dehors de la religion comme à la fin du paganisme ; mais aujourd’hui cette science que la puissance de l’impondérable et de l’inexpliqué arrête au seuil du mystère, ne pourra bientôt plus progresser que par la religion. C’est pourquoi le roman s’essaie déjà au symbolisme, pourquoi de matérialiste, de terre à terre, d’analyste, il deviendra imaginatif, puis mystique et enfin vraiment psychique. »


M. EDMOND PICARD


Le mouvement littéraire français a, depuis une vingtaine d’années, une intense répercussion en Belgique où les successifs mouvements de notre littérature ont eu des collaborateurs à la fois très nombreux et très remarquables. Au lieu d’interroger les littérateurs belges de grande notoriété, comme MM. Lemonnier, Rodenbach, Verhaeren, Van Lerberghe, etc…