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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

les cycles du moyen âge, le Dante. Ils connaissent Gœthe, Heine, Hoffmann et autres Allemands. Ils ont subi fortement l’influence de Poë, ils connaissent les écrivains mystiques et les peintres primitifs, ils ont des clartés de Walter-Crane, Burne Jones, Watts et autres préraphaélites tant peintres que poètes.

Ils ont trouvé dans le romantisme français de belles exceptions à l’influence d’Hugo ; ils ont subi par le hasard des temps une forte immersion de la musique légendaire et symbolique de Wagner, qui, plus ou moins comprise, les a fort préoccupés. C’est cet ensemble d’influences qui est le générateur du mouvement actuel, et cet ensemble d’œuvres anciennes qui compose la bibliothèque idéale.

Pour conclure, Monsieur, je crois que le symbolisme, non de par l’accord de ses représentants divers, mais de par leur lutte, remplacera le Parnasse, parce qu’il est l’Action : les meilleurs Parnassiens (ils sont rares) revisent leurs œuvres complètes et entrent très honorablement dans le passé.

Je crois que le symbolisme vaincra par le livre de prose, parce qu’on en fera certainement, et de diverses origines, de supérieurs en intérêt artistique, social, et d’écriture aux livres naturalistes.

Je crois que le symbolisme vaincra au théâtre parce qu’on aura certainement la nausée des pièces de réalisme panaché de thèses et des mises en pièces des romans de M. Zola.