dent romantique eut les plus funestes conséquences, l’esprit et la langue y étant foncièrement réfractaires à cet art. Les romantiques français, ne pouvant rompre avec le principe latin, le dépravèrent ; croyant enrichir la langue, ils l’ont gavée de termes techniques tandis que le tour de la phrase, mille fois plus précieux que le mot, se dénouait dans la manière et le picturisme. Ceux qui me hantent de familiarité savent quel est mon respect pour certaines personnalités romantiques : mais il ne s’agit point ici, monsieur, de valeur personnelle quand même, mais bien plutôt du sens d’une phase littéraire.
Cette déviation de caractère, cette tare originelle s’aggrave chez la descendance du Romantisme, j’entends les Naturalistes et les Parnassiens. Le Concept déchoit, la langue s’acoquine. M. Émile Zola fait du pittoresque à la grosse ; les frères de Goncourt affectent un pimpant javanais de rapin. Flaubert s’efforce vers la pureté du style, mais avec quelles défaillances ! Quant aux Parnassiens, ils ont aimé la Poésie, mais un peu à la manière de ces rimeurs du quinzième siècle finissant fanatiques du paronoméon qui consiste à n’employer dans un vers que les mots dont la lettre initiale est la même. Et lorsqu’ils nous parlent aujourd’hui du fameux « tremplin de la rime », ils nous font songer à ce pauvre Charles Fontaine criant à Du Bellay : « La difficulté des rimes équivoques te les fait rejeter. » Des deux initiateurs du Parnasse, je dirai : de Thédore de Banville, qu’il écrivit dans un style souvent proche de la saine tradition de douces odelettes dignes de la Renaissance ; et de M. Leconte de Lisle qu’il est l’abbé Delille de notre époque. Cette opinion, monsieur, choquera sans doute, mais attendez : un avenir imminent va me donner raison. M. Leconte de Lisle est l’homme le moins fait pour entendre la Grèce ; son Homère s’accompagne moins