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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

M. Barrès en souriant. Mais je ne crois pas du tout que ces diverses tendances soient contradictoires.

Il me semble que l’on pourrait écrire des psychologies qui différeraient des études de Bourget, par exemple, en ce qu’elles ne s’appliqueraient pas à analyser des cas particuliers, mais chercheraient à exprimer des vérités plus générales, à donner aux idées et aux conceptions modernes des choses et de la vie une expression passionnée. Ce serait faire, en quelque sorte, de la psychologie symbolique. Vous rappelez-vous que Paul Hervieu, dans Diogène le Chien, fit de ce tour des morceaux adorables de malice et de force élégante ?

Avec des tempéraments divers, il y a beaucoup de jeunes écrivains qui tâchent à trouver du nouveau, en n’écoutant que leur personnalité. Vous connaissez cet étrange livre, honni je ne sais pourquoi par la critique, sauf par Anatole France, Candeur, d’André Maurel ; vous avez lu les articles de Georges Bonnamour, qui est un chroniqueur brillant, en même temps que le romancier de Fanny Bora et de Représailles. Maurice Beaubourg a fait un bon départ avec ses Contes pour les assassins, et ses amis en attendent des bizarreries supérieures encore. Et puis, lisez-vous André Marsy, d’Émile Hinzelin ? Mais si vous avez ouvert les Cahiers d’André Walter, publiés sans nom d’auteur par André Gide, et si vous soupçonniez l’Entraîné de Maurice Quillot qui va paraître, vous